Apprendre une nouvelle langue signifie parfois tomber sur des mots, des phrases ainsi qu’un ensemble d’informations (comme par exemple, une règle de grammaire) qui sont particulièrement difficiles. On parle d’informations, de mots, de phrases que vous avez du mal à assimiler, et enregistrer. Ici, dans cet article, on vous explique comment mémoriser des mots difficiles et enregistrer du vocabulaire difficile ou des informations complexes.

Vous souhaitez savoir comment apprendre du vocabulaire ? On vous conseille de visiter notre article complet sur le sujet : apprendre du vocabulaire efficacement. Il vous explique comment fonctionne la mémorisation, et vous donne les astuces nécessaires et exercices à mettre en place pour apprendre efficacement du vocabulaire. Revenons à nos informations difficiles !

comment mémoriser des mots difficiles

Qu’entendons-nous par informations et mots difficiles ?

Beaucoup de personnes pensent avoir une mauvaise mémoire (moi y compris). Certains ont du mal à retenir les dates, les prénoms, par exemple. Mais il faut savoir que la mémoire est comme un muscle, elle a besoin d’entraînement pour se développer. Et l’apprentissage d’une langue est un exercice très efficace pour faire travailler sa mémoire. Et en plus, cela peut-être très gratifiant et utile… Cependant, lorsqu’on apprend une langue, on peut tomber sur certains mots voire certaines informations qui sont particulièrement difficiles à mémoriser : des mots imprononçables ou dont la bonne prononciation vous semble compliquée, des mots qui n’ont pas de voisin français ou encore, ce que l’on appelle les faux-amis.

Les mots difficiles à prononcer

Quand on pense aux mots difficiles, on pense avant tout aux mots difficiles à prononcer ou dont la prononciation nous pose problème… Un exemple ? Quarrel (dispute) ou haughty (hautain) en anglais ou sonrojado (rougissant) et zurcir (repriser) en espagnol. Ils contiennent des lettres que l’on ne sait pas forcément utiliser, des sons qui n’existent pas en français et que nous avons du mal à reproduire, ou encore des associations de son… Beaucoup trop pour nous, francophones. Mais les mots difficilement prononçables ne sont pas les seuls mots difficiles auxquels nous pouvons être confrontés…

Les mots à la prononciation et l’écriture différentes

En effet, il y a aussi des mots tels que colonel qui n’ont pas du tout la prononciation de leur orthographe. Et oui, en anglais colonel se prononce kernel. Pourquoi ? On pourrait se dire que c’est pour mettre un peu de piment et de difficulté dans notre apprentissage. Mais c’est surtout une histoire d’origine du terme (qui nous vient de l’italien coronel).

Les faux-amis

Après, il y a aussi des mots qui ne sont pas forcément longs, bizarres ou construits différemment. Ils peuvent tout simplement n’avoir aucun lien avec le français. Résultat, alors que vous pouvez mémoriser des mots « faciles » en les associant à une image en français, comment mémoriser des mots difficiles ? Ceux-ci ne vous permettent pas en effet la même astuce de mémorisation. Vous ne pouvez solliciter votre mémoire ou créer une association d’idées.

A côté de ça, il y a enfin les mots que nous qualifions souvent de faux-amis : c’est-à-dire des mots qui ressemblent vaguement à des mots français, mais qui n’ont pas du tout la même signification. Dans ce cas, pas facile de les apprendre car nous aurons automatiquement tendance à les associer à leur jumeau maléfique. On pense par exemple à mancha qui est une tache en espagnol, et non pas une manche, ou pasar qui signifie entrer et non pas passer. Bien que l’espagnol soit le roi des faux-amis, l’anglais en comporte aussi : to achieve ne signifie pas achever mais réaliser, et library signifie en fait bibliothèque.

L’apprentissage de l’impossible ?

Si vous utilisez un logiciel d’apprentissage à base de flashcards, je suis sûr que vous vous êtes déjà retrouvés avec un mot qui vous semble impossible à mémoriser, même après de nombreuses répétitions. Quand on utilise un logiciel de répétition espacée, le travail de mémorisation est grandement simplifié… Mais n’importe quel logiciel ne pourra pas nous faire mémoriser à notre place ! Il y a quand même un certain travail à faire, au moins pour la première mémorisation.

Il existe aussi beaucoup de techniques pour savoir comment mémoriser des mots difficilesHermann Ebbinghaus, un des précurseurs dans la recherche sur la répétition espacée et la courbe de l’oublie a mémorisé pour ses recherches un nombre impressionnant de syllabes aléatoires (ex. daus, dor, gim, ke4k). Pas besoin d’être surdoué et d’avoir une bonne mémoire pour mieux mémoriser des informations complexes. Il existe beaucoup de techniques d’apprentissage dites mnémotechniques, mais ici nous allons nous concentrer sur les techniques de mémorisation pour les informations et les mots difficiles.

 

1. Se créer des histoires : la méthode fun pour mieux mémoriser des mots difficiles

Notre cerveau ne fonctionne pas comme un ordinateur, il n’y a pas vraiment d’accès direct et immédiat aux informations. La plupart du temps, nous fonctionnons par association d’idées. Pour retrouver une information enfouie dans notre mémoire, on effectue une sorte de cheminement dans le labyrinthe de notre mémoire. Tout ça, on vous l’explique dans notre article sur l’apprentissage du vocabulaire.

D’autre part, nous mémorisons beaucoup mieux l’information lorsqu’elle est associée à un contexte ou à une image émotionnelle particulière (cf. dossier Mémoire & Émotion). Par exemple, je suis sûr que vous vous souvenez avec précision du jour de votre mariage, de la naissance de votre enfant ou de votre premier bisou, car ce sont des événements qui possèdent une forte dose émotionnelle.

Ainsi, lorsque l’on a des difficultés pour mémoriser un mot difficile voire une information, il suffit de s’inventer une histoire ou une scène en rapport avec ce mot, en partant par exemple de la prononciation ou de l’orthographe du mot. Et c’est la même chose avec une règle de grammaire ou de conjugaison difficile à mémoriser. L’histoire ou l’image doit être la plus émotionnelle possible, elle peut donc être amusante, loufoque, animée, personnelle, tout en liant le mot et sa traduction. Ce n’est pas grave si c’est idiot et que cela n’a aucun sens. Au contraire, l’essentiel est de pouvoir vous aider à récupérer l’information.

Des exemples ?

J’ai eu du mal à me souvenir du mot voler (par un voleur) qui se dit robar en espagnol. Pour m’en rappeler, je me suis inventé une histoire la plus loufoque possible : « Pénélope Cruz monte les marches de Cannes dans une magnifique robe, quand soudain, un fan réussit à passer les barrières de sécurité, et arrache la robe de Pénélope, et s’enfuit en emportant la robe sous ses bras (je vous laisse imaginer Pénélope sans robe) » : « Pénélope Cruz s’est fait voler sa robe ! » Donc voler = robar.

Autre exemple, le verbe subir en espagnol est un faux ami, il veut dire monter. Vous pouvez imaginer des pèlerins qui montent des marches (par exemple pour aller à la cathédrale de Fourvière à Lyon – située sur une colline pour ceux qui connaissent) tout en se flagellant… « Ils subissent donc leur montée ! Donc subir = monter.

Dernier exemple, pour mémoriser le mot le crayon, el lápiz en espagnol, qui se prononce à peu près comme lapisse Je suis sûr que vous pouvez trouver une histoire inracontable à base d’urine et de mine de carbone 😉 Vous l’avez compris, avec ces exemples, plus l’histoire est tirée par les cheveux, plus elle est marquante, et mieux vous mémoriserez l’information même difficile.

Bon, je sais que ces techniques peuvent paraître complètement idiotes… Mais je peux vous assurer que cela fonctionne très bien, et qu’elles vous permettent de mieux comprendre comment mémoriser des mots difficiles. Après quelques répétitions, on n’a même plus besoin de se remémorer l’histoire, car le mot finit par rentrer dans notre mémoire à long terme, qui possède un accès quasi immédiat aux informations.

2. Déconstruire le mot pour mieux le mémoriser

Une autre méthode intéressante et efficace pour savoir comment mémoriser des mots difficiles, est d’étudier ou « déconstruire » la structure d’un mot ou d’une phrase, pour mieux le mémoriser.

L’espagnol possède beaucoup de similarités avec le français (qui sont toutes les deux des langues latines). Cela aide donc beaucoup de chercher à déconstruire le mot et de voir les similarités avec le français. Ces mots similaires, apparentés ou encore ces vrais amis (true cognates in english) sont très nombreux. Il y a beaucoup de mots totalement identiques (comme dormir ou servir en espagnol), mais également des mots que l’on peut déconstruire pour retrouver la racine.

Par exemple, toujours pour robar, au lieu de m’imaginer cette histoire idiote, j’aurais pu le déconstruire pour m’apercevoir qu’il ressemble au mot dérober. Ou pour mémoriser le mot difficile la bandera qui veut dire drapeau en espagnol, si vous ne voulez pas vous faire une histoire avec l’acteur Antonio Banderas, vous pouvez voir que le mot bandera est construit avec le mot bande, bandeau, et vous remarquerez que les drapeaux du moyen âge étaient proches d’une bande de tissu, ou même le drapeau des Etats-Unis.

drapeau américaine - bandera

Comme vous le voyez, vous n’avez pas besoin d’avoir fait du latin ou des études de linguistiques pour voir les liens avec la langue française, et tant pis si votre déconstruction du mot est critiquable par un linguiste ! L’essentiel est que cela vous aide à mémoriser ce mot, encore plus s’il est difficile.

3. Ecouter leur prononciation et vous enregistrer

Une autre méthode pour apprendre comment mémoriser des mots difficiles c’est de les écouter. Regarder des films en V.O. dans la langue que vous voulez apprendre, regarder des séries en anglais par exemple, écouter la radio, de la musique ou la télé, etc. Le fait de simplement écouter un mot difficile à plusieurs reprises, d’y être confronté, vous aidera déjà à vous familiariser avec lui. Et d’ainsi minimiser sa difficulté. A force d’écoute, même un mot imprononçable au premier abord deviendra déjà plus familier et moins compliqué à apprendre.

Cependant, le simple fait de l’écouter ne vous aidera pas pour autant à le prononcer. Pour ce faire, une bonne astuce serait de vous entraîner à bien le prononcer en vous enregistrant. Vous pouvez par exemple vous enregistrer sur votre smartphone, sur ordinateur ou sur un site d’enregistrement, puis écouter le mot prononcé par un natif. Soit dans un film, soit sur votre application MosaLingua. Comparez votre prononciation avec la prononciation originale, puis tentez de reproduire avec exactitude les sons employés. Bien sûr, vous n’y arriverez pas du premier coup. Mais à force d’entraînement, ce vocabulaire difficile ne le sera plus tant que ça.

C’est la même chose pour les informations, les leçons de grammaire ou règles de conjugaison difficiles à mémoriser. Vous pouvez les écrire puis les réciter, tout en vous enregistrant. Ainsi, non seulement le fait d’avoir écrit et cité une leçon vous aidera à mieux la mémoriser, mais dès que vous en ressentirez le besoin : vous pourrez la réécouter.

4. Occulter leur écriture et faire confiance à la phonétique

Il est parfois nécessaire de ne pas mémoriser un mot difficile via son écriture, mais plutôt en fonction de sa prononciation. Notre astuce : occultez l’orthographe, et concentrez-vous sur le son à produire. Si par exemple vous utilisez notre application pour apprendre l’anglais qui propose à la fois l’écriture du mot et le son, focalisez-vous d’abord sur le son. Car malheureusement, nous avons parfois tendance à solliciter notre mémoire visuelle, et donc à mémoriser avant tout l’orthographe. Mais pour les mots difficiles à prononcer, tels que colonel en anglais, comme nous avons vu plus haut, le fait de mémoriser son orthographe ne vous aidera pas du tout à mémoriser sa prononciation. Ou vous induira en erreur.

Pour vous aider à vous focaliser uniquement sur la prononciation du mot, tentez de le mémoriser grâce à la phonétique. Nous sommes d’accord qu’une lettre ou une combinaison de lettres renvoie à un son en français… qui peut être différent en anglais, en espagnol ou en allemand. La combinaison th par exemple se prononcera « t » en français tandis qu’en anglais, la prononciation du th est toute autre. Et bien, la phonétique associe un caractère à un son international. Ainsi, quand vous lisez un mot en phonétique, vous obtenez sa prononciation exacte. Qu’il s’agisse d’un mot français, anglais ou espagnol d’ailleurs.

Pour en savoir plus, vous pouvez regarder notre article sur l’alphabet phonétique international (ou API) qui vous permettra de découvrir quel caractère est associé à quel son.

Alphabet phonétique international : bien l'utiliser pour améliorer sa prononciation

 

5. Mémoriser leur utilisation ou leur sens

Dernière astuce, et pas des moindres, il s’agit de mémoriser le mot difficile dans un contexte. En tentant de mémoriser le mot seul, vous verrez que vous aurez du mal… Notre conseil est plutôt de mémoriser le mot dans une phrase. Ainsi, vous ne mémorisez pas simplement la signification du mot mais vous mémorisez aussi son sens et son utilisation. En ayant du sens à vos yeux, vous verrez que vous aurez plus de facilité à mémoriser ce mot difficile.

Par exemple, bargain en anglais signifie négocier / marchander. Malheureusement, il n’a pas de voisin français et il ne renvoie pas non plus à une image facilement mémorisable. Par contre, si vous tentez de mémoriser directement la phrase : Get ready to bargain in the Marrakech Souks / Tiens toi prêt à négocier dans les souks de Marrakech. Vous focalisez votre mémoire sur le contexte et la phrase dans sa globalité. Ok, il faut mémoriser une phrase plus longue… mais vous verrez que votre apprentissage sera facilité.

 

Autres astuces pour savoir comment mémoriser des mots difficiles en vidéo

En vidéo, on vous donne 5 astuces supplémentaires pour savoir comment mémoriser des mots difficiles. Ou plutôt, 5 habitudes à prendre pour mieux mémoriser du vocabulaire difficile. Il s’agit surtout de gestes simples, à appliquer au quotidien ou du moins régulièrement.

Toutes ces techniques vous sont dévoilées dans la vidéo, en anglais. Cela dit, vous pouvez activer les sous-titres en français (pour vous aider dans la compréhension). Il vous suffit de cliquer en bas à droite de la vidéo, sur l’engrenage, puis de choisir la langue de votre choix (français ou autre).

Découvrez la vidéo sur YouTube ou ci-dessous

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Pour finir, et la prochaine fois que vous vous retrouverez face à un mot difficile à mémoriser… ne baissez pas les bras ! Tentez plutôt de contourner la difficulté en mémorisant le sens du mot, sa prononciation ou son origine. Je vous souhaite un bon apprentissage, et n’oubliez pas que MosaLingua fait aussi appel à votre mémoire auditive avec la prononciation du mot, et visuelle, en regardant la forme écrite du mot et parfois avec les images (pour les cartes issues des dialogues), qui amène également un contexte qui aide aussi la mémorisation.

Au fait, vous vous souvenez encore comment on dit voler ou crayon en espagnol ? 😉 N’hésitez pas à faire part de vos difficultés ou encore à nous dire comment mémoriser des mots difficiles dans les commentaires.