On entend régulièrement que l’apprentissage de l’espagnol est facile pour les francophones. Ce qui n’est pas faux étant donné que ces deux langues latines se ressemblent. Pour autant, cet apprentissage comprend bien une difficulté : la prononciation en espagnol, et la prononciation de l’alphabet espagnol. C’est vrai que nous avons donc quelques facilités par rapport à nos confrères anglophones à acquérir une bonne base en espagnol. Mais la prononciation espagnole peut être un obstacle pour passer d’un niveau débutant à un bon niveau dans la langue. Aujourd’hui, voyons un peu quels exercices vous pouvez mettre en pratique pour dépasser cet obstacle et gagner en fluidité dans votre expression orale.

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Prononciation en espagnol, la difficulté de la nouveauté

Apprendre une langue, c’est acquérir progressivement la compréhension écrite, la compréhension orale, l’expression écrite et l’expression orale. Et pour s’exprimer à l’oral, la prononciation est primordiale.

Oui mais voilà, la prononciation en espagnol est bien souvent ce qui complique l’apprentissage de cette langue. Voire ce qui empêche certains de passer d’un niveau basique à un bon niveau. Certains apprenants peuvent avoir l’impression de stagner dans leur apprentissage à cause de cet obstacle de prononciation. D’autant qu’il n’est pas toujours évident de s’entraîner à l’oral dans une langue lorsque nous avons l’impression de ne pas prononcer correctement…

La prononciation se divise en trois composants : l’intonation, la phonétique et le rythme. Découvrir quelles sont les difficultés de la prononciation espagnole parmi ces trois composants vous permettra sans doute de mieux les travailler.

Intonation : les accents toniques

Une particularité de l’espagnol, ce sont ses accents. Au-delà de l’accent espagnol, d’un pays à l’autre, nous parlons ici des accents qui donnent du rythme à la langue. Ceux qui permettent de structurer une phrase. Changer l’emplacement d’un accent sur un mot ou dans une phrase peut parfois en changer le sens. Avec le temps, c’est vrai que l’emplacement de l’accent se fait naturellement. On n’y réfléchit plus vraiment. Pour autant, au début, elle peut être source de tracas. Revenons en détails sur ces accents.

Il y a quatre types d’accents :

  • Pour les mots qui se terminent par une voyelle (a, e, i, o, u, y), l’accent est porté sur l’avant-dernière syllabe. Exemple : une main se dit mano. L’accent se porte sur le a.
  • Pour les mots qui se terminent par n et s, l’accent est porté sur l’avant-dernière syllabe également. Exemple : jeune se dit joven. L’accent se porte sur le o. Moins se dit menos, l’accent se porte sur le e.
  • Pour les mots qui se terminent par une consonne à l’exception du n et du s, l’accent se porte sur la dernière syllabe. Exemple : télévision se dit televisor, l’accent se porte sur le o.
  • Enfin, certains mots ont un accent écrit qui se prononce à l’oral. Attention se dit atención, accent sur le o.

Généralement, les mots qui se finissent par -ion portent l’accent sur le o. A noter : la marque du pluriel ne change pas l’emplacement de l’accent. Reprenons l’exemple de jeune > joven qui devient jovenes au pluriel. L’accent reste sur le o.

 

Phonétique : des sons qui n’existent pas en français

La difficulté de l’espagnol vient aussi du fait que de nombreux sons n’existent pas en français. Des sons que nous devons donc apprendre avec plus ou moins de facilité. Quels sont-ils ?

  • le « r », sans doute le plus compliqué car le r doit être roulé. Apparemment tout se joue sur la langue, qui doit être souple. En aspirant de l’air, la bouche entrouverte, votre langue doit vibrer jusqu’à laisser sortir ce son si caractéristique de la langue espagnole. Des années d’entraînement… Pour vous aider, et vous exercer aujourd’hui, je vous conseille de lire l’article et surtout regarder la vidéo de Mirari où elle vous explique comment rouler les R en espagnol.
  • la jota (j) et le x : deux sons qui tendent vers notre r à nous (pas le roulé). Celui-ci vient de la gorge alors que le son d’avant vient de la bouche.
  • le ll qui se dit « ye » (mais ch en Argentine et en Uruguay)
  • le z qui se prononce « s »
  • le v qui se prononce « b »
  • le ch qui se dit tch
  • le ñ qui se dit « ni- » a, o, e, tout dépend de ce qui est placé derrière.

 

Rythme de la langue : une certaine rapidité !

Dernière difficulté, la rapidité de la langue. En effet, la vitesse d’élocution chez les hispanophones peut surprendre lorsqu’on débute. Notamment la vitesse d’élocution des espagnols… Puisque c’est vrai que la rapidité d’élocution diffère en fonction de la région, ou de la partie du monde, dans laquelle vous vous trouvez.

En ce sens, il faut savoir que les colombiens et les péruviens parlent beaucoup moins « vite » que les espagnols et les argentins. Pour commencer votre apprentissage, il peut donc être intéressant de se concentrer dans les premiers temps sur des supports colombiens, réputés pour avoir une élocution claire et compréhensible. Vous pouvez par exemple : regarder la télévision, et plus précisément des telenovelas et autres séries colombiennes, vous pouvez écouter des podcasts en espagnol ou encore suivre des histoires en espagnol créées pour les débutants / apprenants.

Nous avons nous-mêmes créé MosaSeries : El Hombre Sin Nombre, une histoire en espagnol visant à améliorer votre compréhension de la langue. A suivre si vous souhaitez améliorer votre compréhension orale de l’espagnol.

 

 

Quelques exercices pour améliorer sa prononciation en espagnol

Maintenant que les difficultés de la prononciation en espagnol sont soulevées, voici quelques exercices qui vous permettront de les surpasser. Des exercices à mettre en pratique régulièrement pour voir des améliorations bien sûr.

1. Imiter les sons

Le premier exercice est relativement simple et naturel. C’est même de cette façon que nous avons tous appris notre langue maternelle. Cela consiste à écouter des supports audio, et à imiter les sons que vous entendez. On commence simple en n’écoutant pas une série, un film ou une chanson, mais des mots seuls tout simplement. Pour ce faire, plusieurs supports peuvent vous permettre de réaliser cet exercice :

  • Le site forvo contient une riche base de données de mots et de sons dans toutes les langues. Pour réaliser cet exercice, il vous suffit de noter le mot que vous souhaitez apprendre > écouter sa prononciation > le répéter. De la même façon, vous pouvez aussi utiliser Google translate. Ce qui est intéressant avec forvo, c’est que les mots ont été enregistrés par des natifs : des internautes qui enregistrent les mots et les transfèrent ensuite sur le site. Tandis qu’avec Google translate… les mots paraissent un peu « robotisés ».
  • La formulation orale dans l’application MosaLingua espagnol vous permet également de réaliser cet exercice. Sur les cartes de vocabulaire MosaLingua, vous trouverez en effet l’orthographe du mot ainsi qu’un outil vous permettant d’écouter sa prononciation. A vous de l’écouter – autant de fois que vous le souhaitez – pour le répéter ensuite.

 

Forvo pour améliorer sa prononciation

 

Par la suite, il peut être intéressant de répéter des sons en vous aidant, pas simplement de ce que vous entendez, mais en fonction aussi de ce que vous voyez : l’emplacement de la bouche, de la langue et des lèvres des interlocuteurs. Ainsi, vous pouvez vous aider de supports visuels en espagnol tels que des vidéos sur Youtube par exemple. Un support accessible et gratuit.

 

2. Lire à voix haute et exagérer les sons

Autre support, autre exercice : une fois que vous connaissez la prononciation des mots, vous pouvez simplement vous entraîner en lisant des journaux ou des livres, en espagnol bien sûr, et à voix haute. Avant de vous lancer dans le grand bain d’une conversation avec un natif espagnol dans sa langue, c’est vraiment un bon exercice pour apprendre à vous exprimer, et pour vous entraîner autant de fois que vous le souhaitez. Etant donné que cet exercice est à faire seul chez vous : aucune raison d’avoir peur, et de chuchoter. Tout l’intérêt est vraiment de parler le plus clairement possible.

N’hésitez pas non plus à exagérer les sons en prononçant chacune des syllabes, en scindant les mots. L’idée est de dire les mots le plus lentement possible en exagérant chacun des sons et chacune des syllabes. Ok vous aurez un peu l’air idiot, seul, à prononcer des mots et des phrases en exagérant leur prononciation mais… le ridicule ne tue pas. Et à termes cet exercice peut vraiment être bénéfique.

 

3. Enregistrez-vous !

Une dernière chose. Ces exercices vous permettent de vous entraîner à prononcer les mots et les phrases. Pour vérifier votre avancée, n’hésitez pas à vous enregistrer avec votre smartphone ou votre tablette. Enregistrez-vous, et écoutez-vous. Pour voir ce qui va, ce qui ne va pas, et vous corriger si besoin est. C’est facile 😉

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Nos astuces pour s’exposer à la langue

Pour terminer, il n’y a pas de secrets : plus vous entendez une langue, et plus elle vous est familière, plus vous la connaissez. Autrement dit, plus vous écoutez la prononciation en espagnol, et plus vous êtes capables de vous améliorer. Comprendre les difficultés, écouter la prononciation exacte, enregistrer les sons. Et aujourd’hui, ce ne sont pas les supports qui manquent pour écouter de l’espagnol chez vous.

 

L’écoute, la répétition et l’entraînement sont les clés pour vous aider à améliorer votre prononciation en espagnol. La difficulté de prononciation peut, c’est vrai, vous bloquer dans votre apprentissage. Vous vous dites que ce n’est pas possible, que vous n’y arriverez pas, alors vous n’osez pas parler et vous cessez de vous entraîner ! Mais ce n’est vraiment pas la meilleure des solutions. Au contraire, plus vous vous entraînerez, et plus vous vous améliorerez.

Pour aller plus loin

Et si vous souhaitez en savoir plus la prononciation en espagnol, vous pouvez lire les articles suivants :