On revient ici sur un des systèmes d’écriture japonaise : les romajis que l’on peut appeler aussi l’alphabet japonais. Cette catégorie ne pose aucune difficulté car il s’agit de notre alphabet latin adapté au japonais… Revenons ici sur son histoire, et notre astuce pour l’apprendre simplement.

apprendre l'alphabet japonais ou romajis

Les romajis, l’alphabet japonais basé sur l’alphabet latin

Un peu d’histoire…

Les romajis ou rōmaji (ローマ字, « lettres romaines ») sont tout simplement les caractères de l’alphabet latin adaptés au japonais. Une sorte d’alphabet japonais, tout comme nous avons un alphabet français dérivé de l’alphabet latin.

L’origine des romajis est plus lointaine que ce qu’on imagine parfois : la première tentative de transcription du japonais en alphabet latin remonte en réalité au XVIe siècle, avec les premiers contacts entre le Japon et le Portugal. Ce sont en particulier les jésuites qui adaptent le japonais à l’orthographe portugaise afin d’évangéliser la population locale.

Du XVIIe au XIXe siècle, soit pendant près de trois siècles, le Japon se ferme au monde extérieur sous le shogunat Tokugawa (1603-1867). Durant cette période, seuls les Néerlandais sont autorisés à commercer avec les Japonais et sont confinés dans la petite île artificielle de Dejima, dans la baie de Nagasaki. L’Archipel n’a alors plus besoin de se constituer un alphabet japonais compréhensible par les Occidentaux. Les échanges culturels ne se font en effet plus que dans un sens. Bien que fermé, le Japon continue à se renseigner sur l’Europe au travers des fameuses « Études hollandaises » (蘭学, rangaku).

Ouvrir le Japon à l’Occident

Après l’expédition menée par le commodore américain Matthew Perry et surtout durant l’ère Meiji (1868-1912), le Japon s’ouvre à nouveau au monde extérieur. Transcrire le japonais redevient une nécessité pour les Occidentaux. En 1887, le missionnaire américain James Curtis Hepburn publie la troisième édition de son dictionnaire anglais-japonais, dans lequel il propose sa propre méthode de transcription. Elle sera par la suite nommée méthode Hepburn. C’est aujourd’hui la méthode de romanisation la plus utilisée au monde… Même si la transcription officiellement utilisée par le Japon est la méthode Kunrei.

Pour l’anecdote, jusqu’au milieu du XXe siècle, certains réformateurs ont tenté d’abolir l’usage des kanjis et mêmes de passer à l’unique usage des romajis. Le principal argument avancé était celui de la lourdeur et de l’archaïsme des caractères chinois, là où un alphabet japonais proche de celui des puissances occidentales aurait constitué un avantage du point de vue de l’éducation. De tels courants sont aujourd’hui minoritaires.

Comment utiliser les romajis ?

Nous n’entrerons pas dans les détails de l’écriture des romajis dans la mesure où, en tant qu’étranger, vous aurez surtout besoin d’écrire le japonais dans son écriture locale. L’usage majeur que vous ferez des romajis est sans aucun doute le wāpuro rōmaji (ワープロ・ローマ字) qui vous permettra d’écrire le japonais depuis un clavier occidental au format QWERTY.

Le principe est simple : vous tapez votre mot en alphabet japonais et le logiciel se charge de le transcrire en kanas ou en kanjis. Je vous invite dès à présent à installer un tel clavier sur votre ordinateur et votre téléphone. Et à vous les joies de l’écriture japonaise !

Vous vous rendrez vite compte que ce n’est pas bien compliqué, même si certaines subtilités demandent un peu d’habitude. Par exemple, pour entrer le hiragana ん, il faut appuyer deux fois sur la touche n.

Ces romajis (alphabet japonais) ne devraient pas vous poser problème. Le plus difficile sera d’apprendre les kanjis, ainsi que les hiragana katakana. Ainsi ne manquez pas nos articles pour en savoir plus !