Vous envisagez de partir à l’étranger ? Pour l’expérience que cela apporte, étudier, travailler, apprendre une langue, s’ouvrir à une autre culture. Les raisons et les objectifs d’une telle entreprise peuvent être très variés. Chez MosaLingua, les membres de l’équipe vivent aux 4 coins du globe. Aujourd’hui, nous interrogeons Sarah, spécialiste en langue japonaise, qui est partie vivre à l’étranger. Voici son expérience de sa vie au Brésil.

Vivre à l'étranger : Sarah au Brésil

Vivre à l’étranger, l’expérience de Sarah, Française au Brésil

Partir vivre à l’étranger est une expérience véritablement enrichissante, par de nombreux aspects. D’une part, cela offre la possibilité de découvrir une culture différente de la sienne. Et cette expérience de l’altérité, par effet de miroir, aide à mieux comprendre sa propre culture, ses spécificités, sa singularité. D’autre part, cela donne l’occasion d’apprendre une nouvelle langue ou bien d’améliorer la langue que l’on a étudié, par une expérience culturelle et linguistique immersive.

Aujourd’hui, nous avons interrogé un membre de notre équipe. Car ils ont tous un point commun : la passion des langues et les expériences à l’étranger. Aujourd’hui, notre rédactrice et spécialiste du Japon Sarah, répond à nos questions et parle de son installation dans le pays aux mille visages : le Brésil !

Peux-tu commencer par te présenter ? D’où viens-tu ? Que fais-tu ?

Je m’appelle Sarah, franco-japonaise née à Paris où j’ai grandi et vécu une grande partie de ma vie. Sur le plan professionnel, je suis rédactrice chez Mosalingua et professeure de français dans une école internationale à Curitiba, au sud du Brésil. J’y réside depuis 2018 avec ma famille.

Pourquoi as-tu décidé de vivre à l’étranger ? Comment as-tu atterri au Brésil ?

J’ai rencontré mon compagnon brésilien alors que je voyageais au Brésil en 2014 pour le mariage d’une amie. L’année suivante, il est venu me rejoindre à Paris dans le cadre de ses études et commencer un doctorat. Quatre années plus tard, notre fils est né et nous avons décidé d’emménager à Curitiba, sa ville natale. C’était pour moi la deuxième fois que je partais vivre à l’étranger, j’avais vécu au Canada 10 ans auparavant.

Peux-tu nous présenter Curitiba ?

Curitiba est la capitale de l’état du Paraná, située dans le Sud. C’est la huitième ville la plus peuplée du pays, avec une population d’environ 1,9 million d’habitants. La ville est connue pour son approche innovante en matière de planification urbaine et de développement durable. C’est une ville agréable à vivre, offrant de nombreux espaces verts et une vie culturelle relativement importante avec des musées, galeries d’art, théâtres et festivals.

Curitiba est assez loin des clichés et des cartes postales qu’on se fait du Brésil. La plage est à 100km de distance, elle n’est pas le bastion du carnaval, contrairement à Rio de Janeiro, Salvador. Fondée en 1693, c’est une ville relativement récente qui ne présente que très peu d’architectures anciennes ou datant de l’époque coloniale.

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Comment s’est passé ton installation au Brésil ?

Je dirais que dans mon cas, le processus d’installation et d’intégration s’est fait en douceur. Étant accompagnée et aidée par un local (le père de mon fils), cela a drôlement facilité mes affaires. Notamment les tâches administratives que nécessitent des débuts dans un pays. Celles-ci peuvent s’avérer très complexes quand on ne connaît ni la langue ni les institutions locales. Entre les recherches d’appartement, le choix et l’inscription à l’école, entre autres, il fallait mener plusieurs choses de front. Il est clair que j’aurais eu une toute autre expérience si j’étais venue seule.

Est-ce que tu as commencé à apprendre le portugais avant ton installation au Brésil ?

Quand je suis arrivée au Brésil, je ne parlais pas un mot de portugais. J’avais appris quelques formules rudimentaires comme ‘Bom dia/ Boa tarde‘ (bonjour)  – ‘Tudo bem?‘ (ça va ?) Mais ça n’allait pas plus loin.

J’ai donc fait ce qui me paraîssait le plus logique à l’époque. Je me suis inscrite à une école de langue proche de mon domicile que l’on m’avait recommandé. Cela allait me permettre d’apprendre la langue mais aussi de rencontrer des personnes qui, comme moi venaient d’ailleurs et s’installaient depuis peu à Curitiba.

Mon choix s’est avéré judicieux et a porté ses fruits. Non seulement j’ai appris relativement vite (passant d’un niveau débutant A1 à intermédiaire B1 en l’espace de 4 mois), mais j’ai rencontré des personnes formidables qui sont restés mes amis jusqu’à ce jour.

Quelles ont été tes méthodes, en dehors de l’école ? As-tu des conseils à donner à nos lecteurs ?

Je dois en grande partie ma progression à l’expérience immersive que j’ai vécue. Il est évidemment plus facile d’apprendre le portugais-brésilien quand on vit au Brésil. Aussi, une des grandes chances a été ma rencontre avec la musique brésilienne. J’ai découvert la musique et les rythmes du Brésil au tout début de mon installation.

La samba, la bossa nova, le forró, le MPB (musica popular brasileira) ont été une véritable porte d’entrée pour accéder à la culture brésilienne et à sa langue. Elle m’a aidé à me familiariser à sa prononciation, à son rythme, a grandement participé à mon désir de l’apprendre. Je trouve que c’est une manière de stimuler la curiosité pour une langue. En tout cas, cela a été largement bénéfique pour moi.

En parallèle, c’est à cette époque que j’ai découvert les applications pour apprendre les langues et suis tombée sur MosaLingua. Oui, j’ai d’abord été une utilisatrice assidue avant d’intégrer l’équipe en 2022 ! Avec un rythme quotidien de 10 minutes par jour, j’ai réussi à créer une routine d’apprentissage qui a énormément contribué à améliorer mon niveau de langue.

Y-a-t-il selon toi des choses à éviter quand on part vivre à l’étranger ?

Oui, il me semble qu’il y a un écueil à éviter, que j’ai parfois constaté chez les expatriés. Il est extrêmement facile de retrouver sa communauté (française, dans mon cas) et de se lier presque exclusivement avec des compatriotes sur place.

Il est vrai que lorsqu’on arrive dans un nouveau pays, il peut être tentant de retrouver des gens qui parlent notre langue, pour trouver le confort de s’exprimer et de communiquer avec des pairs. Mais pour ma part, j’ai voulu à tout prix éviter d’investir dans le réseau français de Curitiba. De peur de m’enfermer dans cette communauté et limiter à la fois ma sociabilisation avec les locaux et ma progression en portugais.

Quelle a été la suite de ton expérience ?

Après mes quatre mois d’école, j’ai eu beaucoup de chance en trouvant un job, dans le domaine qui à l’époque était le mien, celui de la communication. Toutefois, dans un secteur absolument inconnu : le tourisme. J’ai travaillé environ 1 an et demi, j’étais payée au lance-pierre, mais en suis repartie avec de précieux cadeaux. La progression fulgurante de mon portugais et la connaissance du territoire brésilien (ce qui n’est pas une mince affaire, vue la taille du Brésil !).

Travailler dans un environnement 100% lusophone du lundi au vendredi, 5 jours sur 7 m’a permis une pratique intense de la langue. De manière concrète, je pense que je suis passée du niveau intermédiaire à avancé en quelques mois, ai progressé à l’écrit grâce aux échanges d’emails et me suis améliorée à l’oral grâce aux conversations téléphoniques avec des fournisseurs des quatre coins du pays, dont la variations des accents m’ont souvent à la fois amusée et perturbée !

Au niveau des différences culturelles, y’a t-il des choses qui t’ont paru différentes, stimulantes ou difficiles ?

Quand je suis arrivée à Curitiba, j’ai entendu dire très souvent, et je l’entends encore aujourd’hui, que les Curitibanos sont distants et peu chaleureux comparés aux habitants d’autres régions, comme Rio de Janeiro, Minas Gerais ou la grande mégalopole de São Paulo. Chaque région a ses particularités, apparemment celles des habitants de Curitiba est d’avoir des habitants plus réservés qu’ailleurs. Mais, évidemment, tout est relatif. Pour moi qui viens de Paris, je me garderais bien d’affirmer que les Parisiens sont joyeux, chaleureux ou ouverts d’esprit. Alors à côté, les gens de Curitiba m’ont paru plutôt avenants et disposés à l’échange.

À vrai dire, il est courant d’entendre dire que Curitiba est la plus européenne des villes du Brésil. La ville a été fondée et peuplée par des vagues d’immigration successivement italiennes, polonaises, ukrainiennes, allemandes, italiennes puis japonaises. On est donc assez loin des brésiliens métissés que l’on trouve depuis Rio jusqu’au Nordeste.

Pour revenir à la question des chocs culturels, je dirais que je n’ai pas ressenti un énorme dépaysement dans ma vie quotidienne. En revanche, il y a bien un style de vie très différent des villes européennes. C’est d’ailleurs le cas d’une grande partie des villes d’Amérique.

Les villes sont pensées pour l’automobile, ce qui rend le paysage urbain et le mode de vie très différents. Par exemple, je ne peux plus flâner dans les rues comme j’aimais à le faire à Paris. Parce que n’importe quel déplacement nécessite la voiture à cause des distances et de l’étalement de la ville. Il faut prévoir ses trajets à l’avance.

Depuis que tu es partie vivre à l’étranger, qu’aimes-tu de ta vie au Brésil ?

Le Brésil a une nature d’une beauté riche et époustouflante. Avec un littoral qui court sur un peu moins 8000 km, le pays offre pléthore de plages, certaines fameuses pour leur beauté naturelle et sauvage, d’autres plus urbaines où l’on peut pratiquer de nombreuses activités et loisirs typiques.

À chaque fois que je vais à la plage au Brésil, je suis surprise de voir à quel point elle est le lieu de vie où tout le monde se rencontre. Petits, jeunes, seniors, en couple, en famille, entre collègues ou amis… Dans de nombreuses villes, la plage fait partie du life-style brésilien qui abolit les frontières de classes par ailleurs présentes dans le paysage urbain.

La diversité des biomes du territoire brésilien est impressionnante. Elles vont des forêts tropicales humides du bassin amazonien aux prairies inondées du Pantanal, aux savanes arides du Sertão et de la forêt Mata Atlantica.

Pour ma part, je suis éprise de la faune et de la flore brésilienne. En particulier des oiseaux que j’aime photographier quand j’ai l’occasion de faire des randonnées en forêt. Il n’est pas nécessaire d’aller bien loin pour observer des toucans, colibris, perroquets de toute sorte. C’est à chaque fois un spectacle émouvant et inédit pour moi, et je sais que c’est le Brésil qui me permet de vivre cette expérience.

Vivre à l’étranger : le mot de la fin

Nous espérons que cet entretien avec Sarah vous a donné quelques idées en matière d’expérience à l’étranger. N’hésitez pas à nous faire part de vos propres expériences ou à partager vos doutes et questions. Nous serons ravis d’y répondre. En attendant, bon apprentissage et à bientôt !

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